Synopsis ... Charles-Ir n e Castel, abb de Saint-Pierre, naquit au ch teau de Saint-Pierre- glise, pr s de Cherbourg, peu de distance d'un autre ch teau qui a donn naissance de nos jours un philosophe galement ami de l'humanit , M. de Tocqueville. Son p re, Charles Castel, marquis de Saint-Pierre, tait bailli du Cotentin et gouverneur de Valognes, sa m re tait soeur de Mme de Villars, m re du mar chal. Le second de cinq enfants, il fut d'abord destin au m tier des armes; mais, la faiblesse de sa complexion lui ayant interdit cette carri re, il dut se tourner vers l' glise. Il eut un moment dans sa jeunesse la vell it de se faire religieux, et il a racont lui-m me en termes assez piquants comment cette id e lui passa. Segrais, homme d'esprit, me dit un jour que cette fantaisie de se faire religieux ou religieuse tait la petite v role de l'esprit, et que cette maladie prenait ordinairement entre quinze et dix-huit ans; j'en fus attaqu dix-sept. J'allai me pr senter au p re prieur des pr montr s r form s d'Ardenne, pr s de Caen; mais, par bonheur pour ceux qui profiteront de mes ouvrages, il douta que j'eusse assez de sant pour chanter longtemps au choeur, et me renvoya consulter un vieux m decin qui me dit que j' tais d'une sant trop d licate. J'ai donc eu cette maladie; mais ce n'a t qu'une petite v role volante dont je n'ai point t marqu . ..., ... Charles-Irénée Castel, abbé de Saint-Pierre, naquit au ch'teau de Saint-Pierre-Église, près de Cherbourg, à peu de distance d'un autre ch'teau qui a donné naissance de nos jours à un philosophe également ami de l'humanité, M. de Tocqueville. Son père, Charles Castel, marquis de Saint-Pierre, était bailli du Cotentin et gouverneur de Valognes, sa mère était soeur de Mme de Villars, mère du maréchal. Le second de cinq enfants, il fut d'abord destiné au métier des armes ; mais, la faiblesse de sa complexion lui ayant interdit cette carrière, il dut se tourner vers l'église. Il eut un moment dans sa jeunesse la velléité de se faire religieux, et il a raconté lui-même en termes assez piquants comment cette idée lui passa. « Segrais, homme d'esprit, me dit un jour que cette fantaisie de se faire religieux ou religieuse était la petite vérole de l'esprit, et que cette maladie prenait ordinairement entre quinze et dix-huit ans ; j'en fus attaqué à dix-sept. J'allai me présenter au père prieur des prémontrés réformés d'Ardenne, près de Caen ; mais, par bonheur pour ceux qui profiteront de mes ouvrages, il douta que j'eusse assez de santé pour chanter longtemps au choeur, et me renvoya consulter un vieux médecin qui me dit que j'étais d'une santé trop délicate. J'ai donc eu cette maladie ; mais ce n'a été qu'une petite vérole volante dont je n'ai point été marqué. »...